vendredi 1 octobre 2010

Quand une journée de pluie invite au cocooning

Ludo et moi apprécions l'art : de l'abstrait au figuratif, de la peinture à la confection de bois, nous apprécions les après-midis passés à contempler différentes oeuvres créées par des mains bien plus talentueuses que les nôtres. L'un des seuls arts que nous pratiquons avec habileté est celui du cocooning. Cet art de la détente, de prendre soin de soi dans un environnement réconfortant, douillet et chaud, de faire fi de tous nos problèmes et de se laisser porter. Cet art, nous le maîtrisons relativement bien.

En se levant ce matin, nous avons réalisé qu'il y avait déjà un moment que nous ne nous étions pas laissés aller à nos élans artistiques. Nous nous sommes rappelés la recette du parfait cocooning : "un doigt de narcissisme, un autre d’égocentrisme, une dose d’indulgence envers soi-même, une larme de paresse lentement savourée, et enfin une grande mesure d’évasion".

En y regardant bien, nous avons réalisé que nous disposions de tous ces ingrédients et que la journée était parfaitement bien choisie pour faire un brin de cocooning. C'est que nous sommes ensevelis sous la pluie depuis quelques jours. Les journées pluvieuses s'accumulent tout autant que l'eau dans les rues de Lugansk. Et, ce matin, à notre réveil, la température avait considérablement chuté. Il ne nous fallait pas plus d'arguments : aujourd'hui, ce serait jour de cocooning à Lugansk.

Cocooning en famille, bien entendu... Nous avons eu de doux moments avec les enfants au début de l'avant-midi. Ils étaient souriants et le rythme de nos échanges étaient tendres et calmes. Notre moment de détente en famille a toutefois été quelque peu chamboulé par l'arrivée de deux nouveaux couples, l'un français, l'autre chilien, qui débutent tout juste leur processus d'adoption à notre orphelinat. 

En dépit du fait que ce sont deux couples fort sympathiques, notre expérience de ce matin nous a tout de même laissés perplexe puisque nous avons réalisé que le degré d'attachement de nos enfants était encore relativement indifférencié. Ainsi, ils ne démontraient aucune résistance au contact de ces "étrangers": ils échangeaient avec eux, s'en approchaient sans crainte et, Arthur ne venait même plus vers moi quand je l'appelais. Il demeurait près de la maman chilienne. Bref, c'est avec un léger pincement au coeur que nous avons quitté l'orphelinat en fin d'avant-midi. Nous nous sommes vite remis de nos émotions, puisque nous sommes conscients que ce lien requiert du temps et de la patience afin de se solidifier. Et, pour ce qui est du cocooning en famille, ce n'est que partie remise. Nous sommes assurés que la météo saura nous réserver quelques journées froides à notre retour au Québec et qu'ainsi nous pourrons peaufiner notre art en famille.

En dépit de cet échec, nous n'avions pas perdu espoir... nous allions cocooner aujourd'hui. Peut-être pas en famille, mais en couple au moins. Et, tout bon cocooning s'accompagnant de plats réconfortants, cuisinés dans le bien-être de son chez soi, nous allions nous en remettre à la nourriture pour se réconforter. Le frigo étant vide, il nous était impératif d'affronter le mauvais temps question d'aller chercher quelques provisions. C'est sous la pluie que nous avons arpenté un petit marché et, finalement, gelés jusqu'aux os, nous avons décidé de rentrer dans l'épicerie "commerciale". Nous reviendrons faire des achats du terroir quand le soleil se pointera le bout du nez.Cette aventure sous la pluie nous a doublement convaincu du bien-fondé de notre entreprise matinale : demeurer dans le confort de son chez soi... 

Donc, revenons à la nourriture. Nous croyons que le plat par excellence du cocooning, c'est le fameux jambon au sirop d'érable de Ludo ; un jambon longuement mijoté sur le poêle à bois qui réchauffe, du même coup, la maisonnée. De l'art sucré ! Bon, n'ayant ni jambon, ni poêle à bois, nous avons opté pour le second plat jugé le plus réconfortant et le plus accessible en ce moment : du spaghetti. C'est donc dans cet esprit que nous avons concocté, cet après-midi, une bonne sauce à spaghetti... nous hésitons quelque peu avec le mot "bonne"... celui-ci n'étant peut-être pas le mot approprié, puisque j'ai mal décodé l'étiquette du pot de sauce qui devait constituer ma base... j'ai acheté trois énormes pots de pâte tomate... c'est légèrement plus amer que ce que je prévoyais... Mais bon, nous avons tenté, tant bien que mal, de pallier cette erreur, mais nous ne connaissons pas le résultat ultime. On verra ce soir... 

Bon, nos expériences de cocooning étant tombées à plat, nous terminons donc notre après-midi en se tournant vers une toute nouvelle tendance : le hiving. Étymologiquement, le hiving est un dérivé de l'anglais qui signifie une ruche. Cette nouvelle ère propose de recréer l'activité qui règne au sein d'une ruche. Ainsi, contrairement au cocooning, le hiving suggère une ouverture aux autres. Telle une auberge espagnole d'antan, la maison fourmille d'amis, de membres de la famille, bref, le hiving consiste à recréer un heureux brouhaha dans la demeure.

Étant un heureux mélange conservato-tendance et n'ayant pas tout à fait mis de côté notre envie de cocooner un peu, Ludo et moi, avons décidé d'allier ces deux états d'esprits. Nous avons donc terrminé notre après-midi en faisant du cocoo-hiving : c'est dans la chaleur de notre appartement, bien emmitouflés dans une couverture, qu'on s'ouvre à notre petit monde en partageant les clichés pris cette semaine...

Bonne fin de journée,
Chantal et Ludo

Une longue marche par un beau matin de septembre
Sociable comme toujours, Émilie prend sa collation avec le gardien de l'orphelinat.

Papa se joint à eux pour la collation.

Maman apprend à Émilie à se balancer seule pour la première fois.




Émilie toujours en admiration avec la nature
En face de l'orphelinat, les vaches et les chèvres remplacent la tondeuse.


3 commentaires:

  1. Allo à vous deux!
    Si cela peut vous réconforter un peu, ici au Québec il pleut sans arrêt (ou presque) depuis tout près de trois semaines. Moi qui disait ADORER l'automne, je suis sur le point de changer d'idée. Dame Nature a décidé de nous envoyer toute la pluie que nous n'avons pas eu cet été réunie à celle prévue pour l'automne. C'est donc un automne très, très pluvieux ici et nous devons organiser nos activités en-dedans nous aussi. Je vous souhaite des journées plus enseoleillées pour les jours à venir mais je remarque que l'orphelinat semble bien équipé pour ces jours plus mouillés. C'est fantastique des balançoires en plein air mais protégée des gouttes de pluie. WOW! Dans mon autre message je disais que le mot d'ordre en adoption était l'Attente avec un grand A mais il y en a un deuxième tout aussi important, la Patience. L'un ne va pas sans l'autre et quand il est question d'attachement, on n'a vraiment pas le choix de s'armer de cette grande Patience. Après 3 ans avec ma "Poulette d'amour Saucier" (c'est son nom pour le moment)il m'arrive de constater que l'attachement n'est pas encore complété. Il reste encore des craintes, des inquiétudes, des doutes quant à l'amour que nous lui portons et quant à la confiance qu'elle peut avoir en cet amour. Et ce, même si nous lui répétons minimum 300 fois par jour. Je sais, un jour nous y arriverons.
    Gros bisous et bonne fin de semaine à vous deux. J'ai hâte de m'asseoir et de jaser avec toi, d'être interrompue par NOS enfants....
    Bye bye

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  2. Bonjour à vous deux,

    La semaine passée j'ai croisé une grand-maman tellement fière! Elle m'a montré les photos de ses petits-enfants. Vous auriez dû voir les pétillants dans ses yeux!! Elle m'a raconté l'histoire du prénom d'Émilie et m'a fait écouté la chanson dans ma classe. Je n'ai pas pu retenir mes larmes. On pleurait toutes les deux. Je lui ai dis que je reprendrais la lecture chez moi sans personne pour me voir pleurer... Alors c'est dans le confort de mon sous-sol que je vous ai lu d'un bout à l'autre.

    Votre histoire me touche énormément. Je ne peux m'empêcher de penser à toi Chantal, je me souviens de la 1ere journée oû tu as commencé à prendre de l'acide follique pour te préparer à devenir mère. Et ensuite tu as vu nos ventres grossir une après l'autre. Tu as écouté maintes fois nos récits d'accouchement. Et maintenant c'est à ton tour. Tu me donnes la chance d'assister, par tes écrits, à "ta grossesse".

    Merci de partager cela avec nous.

    Steph (ton ex-team) XX

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  3. S'OFFRIR UNE DOUCEUR ET VOUS LIRE!!!


    Pourquoi on ne se lasse pas de vous lire?
    Parce que l'on aime ce que vous êtes et ce que vous faites pour deux jeunes enfants qui ont tant besoin de vous croire et de sentir que vous serai là...pour toujours.
    Vous me paraissez exeptionnels,différents des autres parents; pourtant j'en ai eu trois avant que vous deveniez parents. En tous les cas, tout le grand Trois-Rivières vous admire.

    À bientôt.
    Pauline

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