mardi 12 octobre 2010

Jour de Thanksgiving

Traditionnellement, Thanksgiving était célébré afin de remercier Dieu pour l'abondance des moissons. Ludo et moi sommes loin d'être des agriculteurs aguerris, mais l'opulence de nos récoltes de l'année nous incite à rendre grâce à notre tour. En fait, il serait fort ingrat de notre part de passer outre cette tradition puisque nous avons été très privilégiés cette année.


L'idée de célébrer l'Action de Grâce plaisait bien à Ludovic. Nous partagerions un souper agréable avec nos nouveaux amis français, Jean-Bruno et Corinne. Or, quand j'ai poussé la réflexion un tantinet plus loin, là c'était une toute autre histoire. En effet, quand je lui ai demandé ce pour quoi il rendrerait grâce cette année, il a levé les yeux, cessé d'essuyer la vaisselle et, le regard vide, oui, vide serait le bon terme, il m'a répondu : "Euh... l'adoption-là, la force d'avoir terminé les rénos pis... tes beaux yeux". Bon, j'ai vite compris que je ne pourrais pas m'appuyer sur ses grâces pour compléter le blog d'aujourd'hui. Mais en fait, à quoi suis-je reconnaissante ?

Il m'arrive fréquemment de remercier les gens pour un geste posé, une parole bienfaisante ou tout simplement de leur présence dans ma vie. Néanmoins, j'ai souvent l'impression que le mot merci ne traduit pas toujours avec justesse la reconnaissance que je ressens réellement. Je remercie un étranger qui me tient la porte et ce même mot, je l'utilise pour remercier cet homme, ce travailleur de l'ombre qui prend soin des petites jambes de ma fille chaque jour depuis si longtemps. Mais ce mot peut-il vraiment transmettre une reconnaissance à différents égards ? J'en doute parfois, non pas que je ne remercie pas les gens autour de moi, mais bien parce que je me considère si choyée par la vie que je crains de sombrer dans l'ingratitude ou de ne pas être en mesure de transmettre l'ampleur de ma reconnaissance sans tomber dans l'exagération. Bref, mon rapport avec la reconnaissance se veut imparfait et quelquefois insatisfaisant. 


Outre la reconnaissance pure et accessible, il y a aussi cette reconnaissance que j'estime noble, celle pour les événements et les gens qui nous enquiquinent l’existence. Un jour, quelqu'un m'a partagé un sage conseil qui me suit depuis : quand quelqu'un te fait du mal, donne-lui de la grâce ; réponds par de la gentillesse en signe de reconnaissance parce qu'il t'amène à grandir et à découvrir une force en toi. Bon, j'avoue que j'y travaille, mais ce type de reconnaissance exige une sérénité d'esprit que je ne détiens pas d'emblée. C'est souvent avec un peu de recul que je parviens à cerner l'aspect positif d'une situation et, du coup, d'en être reconnaissante. 

Bon, eh bien, tout ça me ramène à ma question de départ : à quoi puis-je bien rendre grâce cette année... J'ai tenté de dresser une liste non-exhaustive de mes grâces ; liste à laquelle j'ai tenté d'ajouter quelques reconnaissances "nobles".  

Je suis reconnaissante à la Vie pour...
  • mes deux nouveaux trésors ; mon Émilie Jolie et mon petit roi Arthur ; ces boules d'énergie qui m'ont acceptée comme maman et qui me comblent de bonheur ;
  • mon mari, mon meilleur ami, cet homme si fort, si généreux et si drôle qui enjolive ma vie ; celui qui, quand la tempête gronde, reste droit, courageux et aimant ; celui qui, j'en suis fière, est maintenant le père de mes enfants, un père que j'admire jour après jour ;
  • ma famille et ma belle-famille, toujours présentes, toujours aimantes, celles sur qui je peux compter en tout temps, qui me soutiennent dans mes projets les plus fous ; ma famille, cet oasis où je peux me ressourcer, rire, pleurer, pester, être vraie et être aimée quand même (Linda, vous faites partie de cette catégorie); 
  • cette nouvelle maison remplie de "potentiel", de défis, d'impromptus et de rêves ; ces rénovations qui ont su solidifier notre couple et greffer de merveilleux souvenirs à notre histoire d'amour ;
  • ma piscine et mes nouveaux tuyaux d'égoûts qui me permettront de laisser libre cour à ma passion de jardiner ;
  • Richard, ce collègue, cet ami, ce mentor qui a su voir en moi ce qui n'avait pas encore mûri et qui, avec patience et doigté, a toujours su être présent ;
  • le privilège d'exercer un métier qui me passionne et, surtout, de pouvoir partager cette passion ;
  • ces amitiés qui égaient ma vie : ces rencontres autour d'une bonne tablée, ces rires partagés, ces oreilles tendues pour écouter, ces épaules sur qui je peux pleurer et cette chance de savoir que vous me faites une place dans votre vie.
Pour tout cela, du fin fond de mon Lugansk grisailleux, je rends grâce... Je réalise que je suis choyée, bien entourée, aimée et chanceuse. Ma vie est belle, malgré ses imperfections... et je ne peux qu'en être reconnaissante.

Chantal
Avez-vous vu l'ours... nous avons contenté J-B
en lui passant notre ours canadien pour la soirée
(voir le message de Ludo)



2 commentaires:

  1. Allo ma cocotte
    Moi je rends grâce à l'adoption internationale. Grâce à elle, nous avons pu devenir maman, Karoline, toi et moi. Oui, c'est à ça que je rends grâce cette année. Je suis si heureuse quand je pense à ce beau sentiment qui m'allume, le sentiment qu'enfin, mon amie Chantal est heureuse...Wow!

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  2. Je suis heureuse d'être une de tes proches.Je partage avec toi la passion de l'enseignement auprès des enfants du primaire et auprès des enseignants.Continue d'être ce que tu es.Tu es belle dans tous les sens du mot.Merci de dire merci à la vie!
    Fernande

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